Le codesign en formation c’est maintenant !

Le design fait naturellement penser à la création de produit et le co-design à une coopération collective, mais ces notions s’appliquent tout autant aux services et donc au monde de la formation ! De nouvelles opportunités se présentent à ceux qui voudraient surfer la vague du tsunami pédagogique annoncé.

Les 3 fondamentaux du codesign

1. Le co-design mélange les acteurs :

Issu des nouvelles organisations du travail en mode projet, le Codesign invite à coopérer de nombreux acteurs, issus d’environnements, de métiers, d’âges ou de pays différents afin d’élargir le champs de vision. De manière concrète, cela veut dire en formation qu’il faut créer les séminaires avec le client, en animant préalablement des ateliers avec les futurs participants, les managers, les experts dormants, les RH (et peut-être même avec des clients) pour co-créer les parcours de formation.

Deux obstacles majeurs se posent :

Côté entreprise, guerre des prix oblige, il n’est pas rare que les RH ou les décideurs d’entreprises lancent leurs appels d’offre en considérant les cabinets de formation comme des fournisseurs lambda à qui on délivre le minimum d’information et non comme de véritables partenaires.

Coté des organismes de formation, ces derniers sont encore peu formés aux méthodes agiles, au codesign et à l'animation de ces ateliers. De plus, la peur de perdre les contrats leur fait manquer parfois d’assertivité face au client pour défendre cette méthodologie.

Appliqué au monde de l’enseignement, le codesign revient à créer un plus large quorum pour repenser les cursus, fait d’enseignants mais aussi d’architectes, d’experts en neurosciences, d’étudiants et bien sûr de chefs d’entreprise. Côté pédagogie, cela amène par exemple, à créer des synergies entre les disciplines, autour d’une réalisation commune qui tient lieu de fil rouge. Cette idée a d’ailleurs été proposée dans la nouvelle réforme, sous la huée de certains intellectuels et enseignants invoquant le manque de temps, de budget ou la complexité de la tâche.

Le monde de l’enseignement résistera t’il encore longtemps à ces changements ? Dommage que les détracteurs n’aient pas perçu le fait que ce travail collaboratif, (appliqué dans beaucoup de pays qui nous devancent dans la dernière enquête PISA d'ailleurs), permet de combler le fossé entre l’école et les entreprises, favoriser l’insertion des jeunes et développer les compétences comportementales, clefs de la réussite (puisque 71% des causes d’échec, six mois après l’embauche (TEPEC) sont d’origine comportementale...)

2. Le codesign nécéssite une diversité des compétences comportementales 

Au delà de la variété des acteurs, c’est aussi la diversité des comportements qui est nécessaire, car créer collectivement, c’est oser s'exprimer, savoir écouter, ne pas juger, savoir faire le deuil de ses idées au profit de celles des autres et faire preuve d’une agilité comportementale permanente. Car le co-design n’est pas un long fleuve tranquille ! Il requiert des compétences appelées les « soft skills » qui se construisent par l’expérience plus que par les savoirs formels et nécessitent la connaissance de soi, confiance en soi et maitrise du facteur émotionnel.

Les participants factuels et précis ( bleus dominants ) aimeront recueillir les informations, les préciser et les architecturer. Leur sens critique sera apprécié avant la mise en production, de manière à éclairer les défauts, les risques, les obstacles. Lorsque le GO sera donné, les rouges dominants cesseront de ronger leurs freins et pourront enfin fixer les objectifs et les délais et peut-être même trouver les financements... La phase d’échanges conviviaux et spontanés, la capacité à créer sans peur d’être jugé, à lâcher prise, prendre et donner du plaisir sera conduite par les jaunes dominants. Les verts dominants qui ont parfois du mal à exprimer leurs bonnes idées dans l’excitation de la création collective en grand groupe prendront le relais pour tenir le projet dans la durée, soutenir les collègues dans les temps faibles et assurer la temporisation nécessaire en cas de tempête. Toutes ces compétences comportementales associées sont indispensables à la réussite d’un projet. C’est la raison pour laquelle, nos clients croisent la formation aux méthodes agiles à celles de la synergie d’équipe avec les profils 4 Colors.

3. La maîtrise des méthodes

Le design thinking créé dans les années 2000 par Tim Brown de l’agence Ideo a largement inspiré ces nouvelles démarches permettant de redéfinir des cadres plus larges et plus souples pour innover. La méthode SCRUM y contribue de manière opérationnelle en fixant la trame du déroulement. Les communautés et leurs écosystèmes amènent une forte valeur (souvent gratuite) comme en témoigne les forums et plateformes collaboratives qui favorisent la pollinisation des idées pour créer les produits et services du futur.

Sans doute beaucoup de formations e-learning serait elles moins rébarbatives si l’on avait appliqué cette démarche pour les concevoir … Pour penser les plateformes de demain, il suffit de demander aux Y, aux Z … C’est de cette réflexion et de ces ateliers en co-design qu’est née la plateforme Know-futures.

Pour inventer les solutions pédagogiques de demain, les 25, 26 et 27 juin prochain, aura lieu la 5 eme édition du festival de l’innovation pédagogique, sur le thème du Codesign. Seront réunis des coachs, consultants, formateurs, DRH, managers, enseignants, responsables pédagogiques, responsable d’Opca, artistes d’improvisation, musiciens et cameramen pour capter cette expérience inédite. A bientôt donc !