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10 conseils pour bouger et faire bouger en formation

10 conseils pour bouger et faire bouger en formation

 

Marcher, apprendre en marchant, connecter la tête et les jambes, telle est la proposition inscrite dans le 7 eme pilier du Funny Learning. Et pourtant, après 20 sessions de certification à cette méthode, je suis toujours étonnée de la puissance des résistances que cela suscite (parfois même dans ma propre tête…) à la hauteur du plaisir que cela libère d’ailleurs.

Les recherches en neurosciences viennent pourtant les unes après les autres corroborer les propos de JJ Rousseau : « Je ne puis méditer qu’en marchant ; sitôt que je m’arrête je ne pense plus et ma tête ne va qu’avec mes pieds » et pourtant les cours à l’école, les conférences ou les réunions en entreprises sont toujours aussi statiques !

Voici donc quelques réflexions pour satisfaire votre tête, lever vos propres résistances, celles de vos apprenants, ainsi que 10 conseils opérationnels pour faire bouger les lignes et les corps…

 

Comprendre que les freins viennent de loin…

Platon déjà en son temps, avait marqué la dualité entre spirituel et charnel, renforcée au Moyen-âge par des auteurs tels Boèce ou Grégoire le Grand qui décrivaient le corps comme un « vêtement transitoire » et « superflu », un instrument au service de l’âme ou encore comme une prison qui entrave le libre essor de l’esprit. Le philosophe Thomas d’Aquin affirma la singularité de sa pensée en professant que l’union avec le corps peut seule conférer à l’âme sa perfection. Il fut condamné en 1277…

Au XVIème siècle, Descartes, philosophe considéré comme l’un des fondateurs de la pensée moderne, avec son célèbre « Je pense donc je suis » avait promu l’âme noble au détriment du corps machine. C’est à partir de ces modèles de pensées que l’école et l’université ont développé nos systèmes d’apprentissage statiques : la pause, la récréation et le cours de « gym » sont les seuls lieux (tous hors des salles de classe) où le corps est autorisé à bouger.

Casser les codes existants

Si les bienfaits de l’activité physique nous concernent tous, ils sont encore plus indispensables à certains apprenants : dans son article « on achève bien les kinesthésiques », la chercheuse, Geneviève Confort-Sabathé , a mené une enquête sur 272 apprenants guyanais, en utilisant la typologie VAKO . Il en résulte que le groupe le plus représenté est celui des kinesthésiques, atteignant 38% en moyenne (contre 32% pour les auditifs et 30% pour les visuels). Plus impressionnant encore, ce taux grimpe à 44% dans les classes de collège ! Plusieurs études ont démontré que plus cette proportion baissait plus le niveau d’études augmentait ! Il est pourtant question de « corps enseignant »

Les neurosciences pour faire évoluer les formations


En 1995, Antonio Damasio , dans son livre « L’erreur de Descartes », dénonça, après trente ans de recherches, le dualisme corps-esprit. En effet, c’est par le corps (et la cartographie permanente que ce dernier élabore des moindres sensations), que l’Homme pense et se souvient. Le corps est intelligent : on mesure désormais que le ventre, avec ses deux cent mille neurones agit comme un deuxième cerveau, produisant même 95 % de la sérotonine ! En considérant véritablement l’histoire de l’Homme cueilleur-chasseur, il apparaît que le cerveau humain, principal organe de survie, se soit développé en marchant 20 kilomètres par jour... Selon John Medina, « Il semble avoir été conçu pour résoudre des problèmes de survie dans un environnement extérieur instable et ce, en étant presque constamment en mouvement. »
Thierry Janssen explique que plus le corps est fluide, plus la pensée l’est. Après plusieurs heures scotchés derrière un ordinateur, vous avez certainement ressenti l’embouteillage des idées qu’aucune phrase fluide ne vient soulager. La nuque est raide, le dos sensible, les doigts crispés… Il suffit de faire un petit tour, quelques étirements et vous voilà repartis prêts à rivaliser avec les écrivains les plus prolixes !

Ce processus d’activation du corps réactive l’esprit : regardez le miroir en initiant un sourire et c’est votre esprit qui s’égaie ! Cet échange fonctionne avec la même puissance dans le sens esprit–corps. Connue sous le nom de préparation biologique à l’action, la mentalisation permet par exemple aux sportifs de visualiser les gestes qu’ils devront accomplir pendant la compétition. Le Dr Wayne Dyer nous indique que le cerveau ne sait pas faire la différence entre un entrainement simulé et un entrainement réel ! Ainsi les chercheurs ont suivi pendant trois mois, deux groupes de basketteurs s’entrainant, l’un sur le terrain, l’autre en préparation mentale. Les résultats obtenus ont démontré l’équivalence des deux méthodes !

On se prend une petite dose ?


En augmentant le rythme cardiaque, l’activité physique favorise l’irrigation des tissus et incite les vaisseaux à produire de l’oxyde nitrique. Cette puissante molécule augmente le débit sanguin et permet le développement de nouveaux vaisseaux profonds pour transporter le plus de nourriture et favoriser l’élimination des déchets. Les mêmes effets ont été observés sur le cerveau spécifiquement au niveau de l’hippocampe, impliquée dans la mémorisation. De récentes études ont également permis de découvrir l’émission d’une protéine, le FNDC , qui agit comme un fertilisant sur les neurones et permet de les conserver jeunes et en bon état ! Autrement dit, plus vous faites d’activités physiques, plus votre cerveau s’active facilement !

Le cerveau a besoin d’oxygène ! David Servan Schreiber avec son titre provocateur « Prozac ou Adidas ? » vante lui aussi les mérites de l’activité physique pour combattre le stress, l’anxiété et la dépression. En effet, dans l’effort, l'hypothalamus et l'hypophyse libèrent de l’endomorphine, molécule proche des opiacés qui apporte du plaisir. Nous avons donc en nous un fabuleux laboratoire (légal, celui là) pour fabriquer cette endomorphine à consommer sans modération. Ceux qui pratiquent régulièrement 30 minutes d’activité physique quotidienne, libèrent ainsi 5 fois les taux d’endorphine au repos. Et le cercle vertueux se poursuit encore avec le phénomène d’habituation permettant à ces actifs de tirer encore plus de plaisir des petites choses de la vie. Bingo et super bingo !

Une étude de Sabine Schäfer, chercheur en psychologie à l’Institut Max Planck à Berlin, a ainsi montré les bienfaits de la marche sur nos capacités intellectuelles. Un échantillon d’enfants et d’adultes ont passé des tests d’attention assis devant un bureau, puis en marchant à la vitesse de leur choix sur un tapis roulant. Les taux d’erreur étaient systématiquement moins élevés pour les marcheurs, comme si l’activité de nos membres mettait aussi en mouvement notre esprit.

10 conseils opérationnels pour bouger et faire bouger en formation ou en réunion

 

  1. Créez des espaces de réunion ou de formation permettant des activités multiples. Pour cela, faites de la place ! Bannissez les tables centrales et fixes.»A lire aussi - GOOGLE N°1 DES ENTREPRISES OÙ IL FAIT BON TRAVAILLER
  2. Variez le mobilier pour permettre aux participants de changer de place : tabourets, chaises à bascule, fauteuils tournants, ballons de gym, autant d’occasion de bouger !
  3. Disposez sur les tables des ++ (petites pièces à manipuler), ou balles de jonglages. Les faire bouger dans les mains, c’est déjà bouger un peu…
  4. Démarrez vos interventions avec un exercice dynamisant, surtout s’il s’agit du début d’après-midi (voir parmi les 110 capsules du Funny Learning)
  5. Rythmez vos interventions et changez de dynamique chaque 10 mn avec des capsules variées. (La courbe d’attention)
  6. Créez une représentation collective des attentes avec un mapping-patate, ou mind mapping autour duquel les participants évolueront.
  7. Variez les travaux de groupes et de sous-groupes et proposez de sortir de la salle avec la ballade des colibris
  8. Organisez un brainstorming en déambulant
  9. Plutôt qu’une chaise ergonomique, misez sur un tapis roulant
  10. Rejoignez-nous en certification Funny-Learning ou sur le blog

Pour les CURIEUX : Un peu de philosophie avec Time to philo


En fondant le Lycée, Aristote offrait moins une doctrine qu’un lieu où vieux sages et jeunes rebelles pouvaient déambuler de concert. D’où leur surnom de péripatéticiens, du grec peripatetikos : qui aime se promener. Ne souriez pas : les péripatéticien(ne)s d’aujourd’hui ne sont que les héritiers du nom des philosophes d’hier. La marche aristotélicienne est productrice de tempérance émotionnelle et de juste milieu intellectuel. En échangeant au rythme calme du pas humain, on trouve des points d’accord et on élabore des compromis. On ne peut ni se dérober aux contre-arguments, ni les expédier par un sophisme.

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