Lever les freins des apprenants

Comment embarques-tu tes apprenants ?

Pour moi, il s’agit en premier lieu, de créer un environnement positif afin de valoriser la joie d’être, d’apprendre et d’agir ensemble à travers des dynamiques d’introspection et d’échange dans le flow de la session. Pour cela, il s’agit d’identifier ce qu’on a en commun pour voir ensuite ce que l’on a de différent.

Cela va permettre au groupe de se rencontrer individuellement et collectivement, un peu comme l’inclusion dans le Funny Learning. Finalement, tout au long de la formation, je vais permettre à chaque participant de prendre conscience de ses forces et résistances, sur le plan émotionnel, cognitif et comportemental face à l’apprentissage. J’aime beaucoup jongler avec les paradoxes pour y semer à la fois une saveur légère et intense.

Une autre clé, c’est la clé de la curiosité : dans un monde ou le savoir est disponible si facilement, la curiosité est essentielle, chercher, questionner et s’ouvrir.  

Et puisque les échanges sont au cœur de ma pédagogie, je les initie à la méthode DISC 4Colors qui permet d’utiliser un langage commun qui va être partagé au sein du groupe pour favoriser des interactions.

Enfin, la clé de la confiance permet d’oser agir ensemble. D’abord individuellement comme apprenant, et puis ensemble dans le flow de la session. Voici mes 5C ;-)

J’aime finalement tisser cette notion de paradoxe « Light and Deep » tout au long de la formation pour justement se sentir plus à l’aise. J’aime leur faire réaliser à quel point les dynamiques qui semblent être contradiction sont pourtant si complémentaires.

Que fais-tu pour traiter les freins des apprenants ?

J’aime permettre aux apprenants d’identifier ce qu’on a en commun en tant qu’être humain pour ensuite partager ce qui n’est pas commun, par exemple partager la peur de pas savoir, évoquée dans le Funny Learning. Explorer cette déstabilisation cognitive et émotionnelle, permet finalement de lever cette peur.

Pour cela, j’aime bien passer par des phases successives :

• D’abord une phase personnelle individuelle ou les gens vont revivre cette expérience de déstabilisation. Comment ont-ils vécu ce nouvel apprentissage ? Comment cela s’est passé au moment où cela a été demandé ?
• Ensuite, je propose de relever un challenge, donc de vivre un peu ce qu’on appellerait la capsule de challenge expérienciel pour nous permettre de partager ces ressentis, ces pensées pour découvrir ce qui est différent qui est similaire, donc on va de plus en plus du similaire au différent.
• Nous allons ensuite réaliser ce qui est commun pour aller vers ces différences et donc pour finir construire un schéma. Je peux parfois leur montrer un schéma de déstabilisation cognitive émotionnelle et je leur demande de se situer à un instant lors d’un nouvel apprentissage.

Est-ce une sorte de la courbe du deuil et de désapprentissage ?

Je ne vais pas utiliser ces mots savants qui suscitent des réactions. J’utilise leur langage et non d’un schéma tthéorique. Ce sont eux les créateurs !

J’aime aussi mettre en place un fil rouge métaphorique. Par exemple, lors d’une formation en leadership, j’ai eu envie de faire un lien avec les sportifs de haut niveau : Qu’est-ce que vous voyez en commun et qu’est-ce que voyez différent ? À partir de cela, je leur fais vivre des situations et des expériences qu’ils vivent comme s’ils allaient aux Jeux Olympiques. C’est ce qu’il y a de mieux pour profiter d’un transfert de connaissance. On sort l’apprenant de son contexte pour le sortir de ses schémas habituels puis, on le remet dans son contexte enrichi de nouvelles stratégies. Et ce changement est libérateur et renforce la capacité à oser se comporter différemment.